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Arbre

Le Temps des Rêves

Tremblotant, le gamin se réfugiait dans un coin.
"J'veux pô mourir comme ça, j'veux pô, oh non j'veux pô...".

Le fait que l'homme disparaisse en un éclair ne l'avait pas trop inquiété. La magie des gens, ça le connaissait. Surement parce que lui même en était quelque part un peu imprégné. Mais la maladie et la viande en général le révulsait au plus haut point.

Il regardait Tsume d'un œil bien trop mobile. En un hochement d'épaule, elle lui avait signé son avis de décès. La couverture qu'il avait récupérée sur le cadavre au moment de son entrée lui semblait brulante, comme empoisonnée d'un mal bien trop grand. Il la sentait déjà crépiter, lui bruler la fourrure.
Et cette odeur.
Et ces cris?
Anöz senti son corps se braquer d'instinct. Lâchant le bout de tissu maudit, il se mit à l'affut. Nu. Les sons étaient réels.
"L'église brule!"

Ces deux mots seuls le sortirent totalement de sa torpeur.
L'aventurière n'avait pas eut le temps de parler.
Lorsque la déchirure du hurlement humain lui vrilla les tympans, tous ses muscles étaient bandés. Son changement était déjà en train d'opérer.
Survivre.
A tout prix.

Le rouquin avait dit quoi? Objets magiques. Ancêtre a survécu. Dans l'église.
La solution, survivre.

Il couru droit devant, en direction de la fenêtre.
Il se retourna. La magie lui dressait déjà ses cheveux diaphanes en une toison douce sur laquelle se reflétait des reflets rougeoyant venus de dehors.
"J'y vais. L'église. Survivre. Suis-moi"

Et il sauta.
Survivre.
Et Courir.
Fuir. En avant si il faut. Mais survivre.

Un peu plus loin dans la ruelle qui allait de la taverne au temple, un type totalement ivre, dont les yeux étaient agressés par la fumée acide, dit avoir vu "une s'pèce de lièv', tout blanc et les yeux en flamme, qui battchait ed'pieds vers l'Temp'!! A croire qu'y voulait bouffer l'diab!".