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Arbre

Le Temps des Rêves

Dans les Illusions perdues, Balzac (1835-1843)

*p580 (Lucien, désespéré de son manque de volonté qui l'a entrainé d'échec en échec). Certains êtres sont comme des zéro, ils ont besoin d'un chiffre qui les précède, et leur néant acquiert alors une valeur décuple. Je ne puis acquérir de valeur que par un mariage avec une volonté forte, impitoyable.

* »Eh bien, voulez-vous savoir ce qui, pour un homme politique, est écrit sur le front de votre 19e siècle ? Les Français ont inventé en 1793 une souveraineté populaire qui s'est terminée par un empereur absolu. Voilà pour votre histoire nationale.

* (celle-là m'a fait rire parce que pour certains passages, j'ai eu l'impression de m'entendre) *p135 : C'est des vers comme nous en avons tous plus ou moins fait au sortir du collège, répondit le baron d'un air ennuyé pour obéir à son rôle de jugeur que rien n'étonnait. Autrefois, nous donnions dans les brunes ossianiques. C'étaient des Malvina, des Fingal, des apparitions nuageuses, des guerriers qui sortaient de leurs tombes avec des étoiles au-dessus de leurs têtes. Aujourd'hui, cette friperie poétique est remplacée par Jéhova, par les sistres, par les anges, par les plumes de Séraphins, par toute la garde-robe du paradis remise à neuf avec les mots immense, infini, solitude, intelligence. Ces des lacs, des paroles de Dieu, une espèce de panthéisme christianisé, enrichi de rimes rares péniblement cherchées, comme émeraude et fraude, aïeul et glaïeul, etc.