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Arbre

Le Temps des Rêves

aezreta

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Un vent de dépression court sur le grand ouest
Au nord du royaume des fous
La barre s'est brisée matelot et tu es parti à la dérive
Perdu au milieu des vagues noires
Balloté par les odeurs d'eau stagnante
Tu coulerais presque par la simple pensée

Car sans destination tu n'es qu'une coque vide

Rafiot ! Épave ! Ô mon puissant navire !
Tu avais quatre mats et tu ne vois en toi que platitude immense
La mer se prend pour un cadavre
Elle charrie ta carcasse et les vers qui la rongent
Muette elle te dépèce, engloutit tes poumons
Et te pousse vers un fond où croupissent les remords
On t'avait pourtant dit qu'on ne meurt pas deux fois.

Tu t'étioles, putréfaction de l'immobile
Tu t'étioles et tu te vides

Fonds marins ! Royaumes de noirceur !
Vous aviez dans vos antres merveilles et splendeurs
La nacre du mystère et l'orque des abysses
Ils sont morts ! Masses qui s'amoncellent
Dans l'immonde et la crasse millénaire !
Ils sont morts et leurs yeux flasques

t'observent

Tu suffoques sous le poids de l'eau froide

Tes mains sont bleues
Elles portent déjà les rides molles du noyé
Ces boursouflures blanchâtres
tentant d'éclaircir un destin désossé
Avachi dans l'humide poix de ta déraison
Tu renonces et tes humbles passions.

Pauvre fou !

Un vent de dépression perfore l'eau avachie
Éclair qui te percute et t'écrase contre terre
Un morceau de dépouille se colle contre ta bouche
Le goût du renoncement est amer et putride !
Crache donc cette charogne, matelot !
Accroche-toi à la rafale soudaine
qui te convulse de bourrasques folles
Prends-la à bras le corps, piétine le cadavre de la mer épuisée
Car c'est la tête haute que les tempêtes se calment.


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