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Arbre

Le Temps des Rêves

(aezereta)





Je suis devenue folle. N'aie pas peur. C'est normal. On ne peut pas vivre longtemps sans tomber quelque part. Et ma foi je m'amuse derrière mes volets fermés. J'ai arraché un sourire dans un tube de peinture. Je le croyais rouge vif, sanguin et il s'est révélé guimauve. Mais qu'importe. Tout le monde sait que les couleurs sont des mensonges. Et si tu es avare, achète-toi donc du blanc : tu en auras pour ton argent.
J'ai abandonné les plumes pour les os de la carcasse du ciel. Je crois que j'ai dans la main un bout d'oiseau. Il s'est niché sous mes ongles, un ver de terre au bec. Avec ou sans nicotine. Qu'y-a-t-il de mal à cela après tout ?
On me reprochera de ne rien avoir à dire. Mes pensées n'ont pas grand intérêt. J'ai oublié de regarder le monde depuis quelque temps. Et je suis fatiguée. Pour une fois, j'ai décidé de l'assumer. De toute façon, j'aime le blanc. Alors, à partir de là, que pourrait-il m'arriver ? Plage blanche ou sale faim, peu m'importe.
Il y a un imbécile qui me parle en anglais, caché dans une boîte noire. S'il croit que je l'écoute il peut aller mourir ailleurs, histoire de voir si je l'y suis.

En tout cas : je m'en vais.