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Arbre

Le Temps des Rêves

On en parlé, le voilà, surement à retravailler et plein de fautes...
Ceci est une oeuvre complète, merci de respecter les droits d'auteur.
(note: écrit en 2008)



La tragédie renversée, ou critique des romans à l’eau de rose.








Avant propos :


Cette pièce est courte, et, je sais, complètement à l’envers. N’y voyez pas un ego démesuré en ma personne, qui suis-je pour pouvoir dignement critiquer le théâtre et ses tragédies ? En vérité personne. Cette courte pièce n’est là que pour exprimer mon sentiment envers les tragédies, qui hélas se ressemblent toutes, et envers les histoires d’amour, qui hélas se ressemblent toutes aussi. De même j’aurais pitié des gens qui comme moi n’aiment pas les long préambule et m’arrêterais là.
PS : ne vous fâchez pas en voyant les jurons « Dieu ! Ciel ! ».… Ceci n’est nullement une injure ou une critique envers une religion quelconque.


Liste des personnages :

Le Roi, amoureux de Chanteclaire,

La Reine,

Le Prince (fils du roi et de la reine), amant et fiancé secret de Chanteclaire,

Chanteclaire, dame de chambre de la reine, amante et fiancée secrète du Prince, femme de Son Seigneur,

Son Seigneur, Capitaine de la Garde du roi, mari de Chanteclaire,

Valet un, de Son Seigneur,

Servante un, dame de la Reine.

(Amant au sens premier du terme, amoureux aussi)


Acte I, scène 1,
Le Roi

LE ROI, (s’asseyant) : Ah, triste de moi ! Me voilà seul avec mon royaume. Plus de fils à qui le léguer, plus de fille avec laquelle jouer, plus de garde pour me servir, plus de femme à tromper, plus de Reine à surveiller. Que peut donc inspirer l’amour aux cœurs purs ! Voyez ce que je suis devenu à cause d’un mariage mal arrangé. A cause d’une femme au cœur desséché. Il ne reste plus que moi. Vieux et las. Et si ce n’est l’amour qui me poussera à commettre des erreurs, à faire des folies, serait-ce la peur ? La solitude ? La colère ? Tous ces sentiments horribles et perfides ! Que je les hais ! Pourquoi donc les Hommes en sont-ils garants ? Dieu !? Quelqu’un !! Pourquoi nous les avoir donné ?! A mon tour je me meurs…


Acte I, scène 2,
Le Roi, Son Seigneur

LE ROI : Ciel ! Mon fils, mort ? Ma femme, morte ? Catastrophe ! Et tu en es le meurtrier ?

SON SEIGNEUR, (gêné) : Juste de votre femme mon seigneur…

LE ROI : Es-tu certain de ce que tu me dis là ?

SON SEIGNEUR : Mon Roi, rien n’est plus vrai…

LE ROI : Sors ! Laisse-moi tout seul ! Vas ! Je savais bien que ce serait une catastrophe ! En autorisant ce mariage j’ai perdu plus que je ne pourrais gagner dans les années à venir ! Ha, ma femme ! Il est vrai que je n’ais point souvent été fidèle ! Était-ce une raison suffisante pour un tel bain de sang ? Ah, mon fils ! Pauvre victime mais homme heureux et comblé ! Au moins es-tu avec Chanteclaire… cette douce et belle, et câline, et subtile, et agréable Chanteclaire ! Et toi ? (Se tournant vers Son Seigneur) Que fais-tu encore là ? A juste titre tu as vengé ta femme, mais n’oublie pas que c’est en tuant la mienne ! Vas-t-en ! Je ne souhaite plus te voir ! (Allant pour le frapper)

SON SEIGNEUR : Mon seigneur veut que je m’en aille (il s’incline), alors je m’en vais (se relève). Mais je tiens à dire que moi aussi je ne suis qu’une victime !

LE ROI : Je n’en veux rien savoir. Pourtant je sais que tu m’es fidèle et que tu n’es point homme à tuer. Mais comprends que le meurtrier de ma Reine ne peut rester ici sans me nuire. Sors ! Je ne te poursuivrais pas, même si c’est contraire à ma loi. Pars ! Vas mettre tes talents au service du Roi voisin ; ne lui dit pas de quel royaume tu viens. Ouste maintenant ! Hors de ma vue ! (Il le pousse sauvagement vers la sortie)

SON SEIGNEUR : Mon Roi ! (Il se dégage et s’incline) Je ne vous oublierai jamais ! (Il sort, seul)

Fin de l’acte I.


Acte II, scène 1

Son Seigneur, (le Prince, mort)

SON SEIGNEUR, (entrant): Mon seigneur, excusez la liberté que je prends en entrant ainsi. Je voulais vous dire que je savais à quel point Chanteclaire comptait pour vous et que… (Il s’arrête et voit le cadavre) Oh non ! (Il se baisse) Mon Dieu ! Il est mort lui aussi !!


Acte II, scène 2

Le Prince

LE PRINCE, (un verre à la main. Il finit de le boire) : Mon Dieu. Ça y est. Je suis mort moi aussi. Mort comme ma petite Chanteclaire. Comme mon rayon de miel. Mon Soleil d’hiver. Ma Chanteclaire… Mort comme ma mère. Mon Dieu ! Mon Dieu ! (Il se couche) Je suis mort. Je suis mort. Cruelles choses que l’amour et la haine. Ces sentiments sont si différents et pourtant toujours liés. En vois-tu un ? Voilà l’autre ! Ça ne manque jamais ! Et après… (Il regarde les spectateurs) Après arrive la mort. (Se redressant sur les coudes, allongé sur le ventre) Je ne sais quoi dire. Voici mes dernières heures et aucun mot ne sort de ma bouche déjà sèche. Je ne puis penser qu’à cela : que je suis heureux d’aller retrouver ma Chanteclaire ! Allez moi ! Allez vas ! Il est temps ! Je sens le poison s’insinuer dans mes veines… Mais notre belle nous attend. (Il se recouche)





Acte II, scène 3

Le Prince, Valet un.

LE PRINCE : Merci mon brave de m’avoir apporté ce billet. (Le valet vient se placer au bord de la scène, le Prince commence à lire le billet) Ah ! Misère ! Alors je me suis emporté pour un rien et à tort ! Ce n’est point ma douce et belle Chanteclaire qui m’a trahi mais bien ma superbe et tendre mère ! Quoi ? Que lis-je ? (Il repousse le billet).

LE VALET : Mon cher et tendre Prince. Je sais pourquoi votre mère m’a ainsi mariée. Ce n’est ni pour vous punir, ni pour le plaisir de me voir mourir. Mais simplement parce que votre père, notre bon Roi, avait des vues sur moi…

LE PRINCE : Ainsi ma mère l’a mariée à cet affreux pour se venger de mon père ! Voilà qui est intéressant…

LE VALET : Mais ne blâmez pas le pauvre Son Seigneur, il ne savait rien de nos sentiments gardés secrets, et ne faisait qu’obéir à sa Reine en toute innocence.

LE PRINCE : Voilà ! Voilà donc pourquoi est-ce qu’il l’a tuée ! Il disait vrai : il n’était pas complice mais bien victime. Comme ma pauvre douce et adorée Chanteclaire !

LE VALET : Ainsi je vous quitte mon Prince, dans le même temps que cette vie. Malgré tout ne prenez pas ce suicide pour un abandon mais pour une preuve d’amour. Je suis à vous pour l’immensité des siècles à venir et vous aime de tout mon être, mon cœur et mon âme.

LE PRINCE, (levant la main au ciel, comme caressant le visage de Chanteclaire) : Moi aussi mon amour, ma vie, mon Aphrodite, ma Vénus, mon Egérie ! Moi aussi je t’aime ! Attends moi !!

LE VALET : Avec vous pour l’éternité de l’infini. Chanteclaire.
(Le Valet sort)








Acte II, scène 4

Son Seigneur, Valet un.

SON SEIGNEUR : Tiens mon bon brave. Va porter ce message au Prince. C’est là la dernière lettre que ne lui enverra jamais sa triste amante. Quand il l’aura lue reviens me prévenir. J’irai lui parler. Et alors il ne me restera plus qu’à me dénoncer au Roi.
(Le serviteur prend le billet, s’incline, et sort)

Fin de l’acte II.


Acte III, scène 1
Son Seigneur, le Prince, (la Reine morte).

LE PRINCE, (entrant) : Que vois-je donc ! Ça ne peut-être vrai ! Ma mère ! Morte ! Dans vos bras ! Non content d’avoir volé ma belle et adorable Chanteclaire tu me voles ma mère ?

SON SEIGNEUR : Mon seigneur, laissez moi vous expliquer !

LE PRINCE : Au Diable tes explications, tu vas mourir du bout de mon épée, truand !

SON SEIGNEUR : Mon seigneur ne sait point se battre !

LE PRINCE : Peut importe (il dégaine), ma cause est juste !
(Son Seigneur dégaine, il se fait quelques passes, le Prince est désarmé)

SON SEIGNEUR : Je vous l’avais dit !

LE PRINCE : Orgueilleux personnage !

SON SEIGNEUR : Asseyez vous donc plutôt que de vous échauffer.

LE PRINCE : Dépêche-toi de tout me raconter plutôt que de m’amadouer !
(Son Seigneur fait asseoir le Prince)

SON SEIGNEUR : Chanteclaire…

LE PRINCE, (se relevant) : Comment osez-vous faire sortir ce nom de votre bouche !

SON SEIGNEUR : Je vous en prie ! (Le fait se rasseoir) Ma femme, donc, avant de terminer ses jours a laissé un message à votre adresse et la mienne. Je l’ai lu…

LE PRINCE, (se relevant, rouge de colère) : Crénondidiou ! (L’autre sursaute) Les faits s’il vous plaît !

SON SEIGNEUR : Je vous en prie ! (Le fait se rasseoir) Et le mieux je crois serait que vous le lisiez à votre tour. Ainsi vous comprendrez tout… j’envoie sur le champ un valet vous l’apporter.


Acte III, scène 2
Son Seigneur, (la Reine, morte)

SON SEIGNEUR : Dieu ! Que l’amour nous inspire-t-il ? Que l’honneur nous oblige-t-il ? J’ai tué la Reine !


Acte III, scène 3
La Reine, Son Seigneur

LA REINE : Petit impertinent, comment osez-vous entrer ainsi chez votre Reine ?

SON SEIGNEUR : C’est au nom de la justice que je défonce cette porte. Je viens aujourd’hui venger ma femme !

LA REINE, (hilare) : La venger ? Mais de quoi donc ? Vous savez comme moi qu’elle s’est donnée la mort elle-même. On ne peut blâmer personne d’un suicide !

SON SEIGNEUR : C’est pourtant ce que je fais, et ce pourquoi je vais vous tuer.

LA REINE : En quoi suis-je coupable ? (Se lève de sa coiffeuse)

SON SEIGNEUR : Ma femme, Chanteclaire…

LA REINE : Morbleu ! Comment oses-tu prononcer son nom ?

SON SEIGNEUR : Je vous en prie ! Ma femme avant de mourir m’a laissé un message dans lequel elle explique tout.

LA REINE, (à part) : Ciel ! Me voilà mise à jour !

SON SEIGNEUR : Vous me l’avez donnée en mariage juste pour vous venger de votre mari qui avait des vues sur elle et voulait la marier avec le Prince !

LA REINE : Oui ! Cela est la vérité ! Jamais mon fils n’aurait épousé une telle souillon !

SON SEIGNEUR : Mais vous n’avez pensé qu’à vous en agissant ainsi. Aussi c’est le bras de la vengeance qui achève votre vie aujourd’hui.

LA REINE, (transpercée) : Enfers ! Me voilà punie pour mes mauvais sentiments !!