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Arbre

Le Temps des Rêves

ASSEOIR : prendre possession d’un lieu.

On cherche du regard. Un fauteuil ? Ils sont déjà tous occupés par les ombres. Il ne fallait pas tant tergiverser. Mais qu’importe, on les laisse aux autres voyageurs. Qu’ils s’enfoncent dans les cuirs, mousses, coussins et tissus trop mous ou trop fermes. Ou parfaitement confortable. Qu’importe. Le siège ne fait pas l’aventure. N’importe quel bateau mène là où nous allons. On pose notre sac. Le manteau. On plie les jambes et s’assoit. Par terre. Quel meilleur dossier qu’un rayonnage ! L’étagère nous scie le dos en vérité. Les tranches plus ou moins avancées s’enfoncent dans nos reins. Mais qu’importe. L’important c’est ce que nos doigts caressent. Avec appréhension. Notre être tout entier vibre déjà d’un suspens insoutenable. Alors on oublie. On s’enivre.