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Arbre

Le Temps des Rêves

Allez, un texte qui a un trimestre d'âge ...

Tu as pris de l'âge vieille poupée débraillée
Entre nos mains perverses
On te marche dessus et te piétine
On te perce et t'opère ; tu te laisses fouailler
Tu nous laisse te toucher alors qu'on te renverse
Les « on t'aime » sont souvent relégués en sourdine

Chacun pense à soi et à ton entrecuisse
Sous la fumée colorée éclairée de lampes gourmandes
Ta robe bleue finira noire
Noire de monde et d'immondices
Rien qu'à l'idée de t'empoisonner je sens que je bande
Et ne peux regagner tranquillement mon dortoir

Révolte-toi ! Sors tes griffes tel un couguar
Nous n'avons jamais su te protéger du fric
Les industries de ton corps provoquent bien ta perte
Nous exerçons tous les droits, nous t'offrons à boire
D'un coup tu te fissures, trembles et tues, hystérique
Nous pleurons, nous endeuillons, mais continuons nos horreurs expertes.

Je me vois écrire sur ta fin et mes gestes
Sans tes mots, un regard, un merci
Je suis bien comme les autres six milliards d'abrutis
On retrouve de nos ancêtres des restes.
Toi qui les a connus vivants, je te mène en boite ici
Comme tu leur fit avant, je t'enterre d'appétit

Alors que tu tournes, danse, et vis de fête
Belle condamnée, tu es chauffée comme l'ambiance
Mais la fête se terminera brusquement
Prends avec moi une dernière cigarette
Laisse-toi balayer dans notre ultime danse
Pourris-toi jusqu'à la lave, tes larmes et ton sang