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Arbre

Le Temps des Rêves

Les dernières serrures cliquètent. Ça y est, la fin est proche. La fin du drame de l'éternel soumis. La cage est prête pour la natalité, l'enfermé s'en sort. Sans sort alors, sans courber l'échine. Le voilà libre, enfin sorti de cet enfer de fer. Il plonge la tête dans un nouvel abîme et boit. Boit le flux des eaux encrées, boit les perles d'eau salée, les vins rougis jusqu'aux plus flétris. Il boit ce damné, il boit heureux qu'il est de retrouver l'âme perdue qui l'esquive encore. Heureux qu'il est de se voir Roi de l'instant, Roi du mouvement, Roi du silence et de la danse. Heureux qu'il est ce grand dadais de ne pas savoir, de ne pas voir approcher le trépas qu'un sourire perdu autrefois allait d'un geste de la tête, d'un regard de mépris, asséner en lui. Il n'entendit pas le dernier rire qu'une bouche jaunie de dents de sagesse ne pousserait jamais. Au grand jamais.