Retour à la conversation
Arbre

Le Temps des Rêves

Très intéressant, je trouve !
On voit émerger de belles choses dans cette deuxième version ; personnellement j'aime beaucoup ce refrain de la révolte "branchée sur du 220 volts", même si j'ai plus de mal à faire coller cette idée d'électricité aux familles endeuillées. Je ne sais pas si tu t'es déjà intéressée au slam de plus près, mais je trouve que ce texte a un bon potentiel pour être déclamé et ça pourrait être intéressant de développer ce côté plus musical, plus rythmé, plus oral, qui ressort dans certains passages.
L'autre refrain "le bleu du ciel des soirs d'été" fonctionne très bien aussi, et la combinaison des deux nous donne une belle ambiance orageuse.

Si jamais tu veux encore pousser le texte, voilà quelques remarques :

1) L'orientation du texte a un peu changé : la fin nous amène plutôt sur un devoir de mémoire, il faudrait juste "ne pas oublier", alors que dans la première version tu demandais plus au lecteur de regarder les choses en face, pas simplement de savoir qu'elles existaient, en critiquant la manière dont certains veulent regarder ailleurs. Je trouve que l'idée de la première version est plus forte (mais je ne l'ai bien comprise que grâce à la deuxième^^). Tu pourrais par exemple garder ton refrain en trouvant un image pour dire que certains préfèrent regarder le ciel, ou quelque chose comme ça, plutôt que cette fin un peu trop explicite et sentencieuse.

2)Pour les rimes c'est plus compliqué mais je trouve que les inversions ("Par les gyrophares illuminés", "pour toujours endeuillés", "Pour eux j'ai une pensée", "Par le moteur du tracteur troublé" ) ne rendent pas service à ton texte, elle cassent la spontanéité qui émerge de certains passages ("pas faute d'en entendre parler", par exemple) et atténuent l'atmosphère révoltée avec ces vers trop maîtrisés.

3)A mon avis y'a moyen de couper certains passages plus faibles que les autres, voire de condenser les deux strophes que tu utilise pour chaque thème en n'en faisant q'une seule.
Pour les passages plus faibles, je dirais notamment : "La campagne désolée", "quartiers faits de béton synonyme d'abandon", "familles pour toujours endeuillés", "une réalité à ne pas oublier", "pour eux j'ai une pensée" : ces passages là touchent une vision qui peu paraître un peu simpliste, qui tend dangereusement vers le cliché, alors que tu réussis à éviter cet écueil à d'autres endroit de ton texte.