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Arbre

Le Temps des Rêves

Au marqueur sur les quatre murs
Le chant de l’alcool comme celui des sirènes
et toi, debout, déjà bercé par l’harmonie funeste.

Tous les soirs plongent dans le verre —
De loin la bouteille se vide — je vois
Tes lèvres happées et tes mains comme des serres.

Autant de pèlerines cheminèrent dans les vallées
Entre les collines frémissant au toucher
Appelant le matin sous mes lourdes paupières.


Sous le plomb de cent nuits voleuses
Les mots ne valent plus — j’attends
Qu’elles s’effacent, lentes, salées et silencieuses.

Ces larmes insoumises — devant le tableau noir
Et les verres pleins qui toujours se vident —
Comme paroles muettes ne t’atteignent pas.

Hier encore brillait d’éclats de rire —
Echos éternisés dans le cœur des vallons
Qui remplissaient d’amour tous les jours hors-saison.


Ton corps penché sur le balcon
Vers l’astre qui brûle à l’aplomb d’un puits d’encre
S’apprête à voler au plus près du soleil.

Les heures étreintes s’ouvraient sur un monde —
Toile à peine peinte par nos mains fébriles
Dans ce doux repaire des hauts de la ville.

Mais tu voles à tire-d’aile
Aveugle aux vautours qui guettent les chutes
Devant les chiens hagards, dans les débris de l’ambre.

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Tous les soirs plongent dans le verre –
De loin la bouteille se vide – je vois
Tes lèvres happées et tes mains comme des serres.

Autant de pèlerines cheminèrent dans les vallées
Entre les collines frémissant au toucher
Appelant le matin sous mes lourdes paupières.

Sous le plomb de cent nuits voleuses
Les mots ne valent plus – j’attends
Qu’elles s’effacent, lentes, salées et silencieuses.

Hier encore brillait d’éclats de rire –
Echos éternisés dans le cœur des vallons
Qui remplissaient d’amour tous les jours hors-saison.

Ton corps penché sur le balcon
Vers l’astre qui brûle à l’aplomb d’un puits d’encre
S’apprête à voler au plus près du soleil.

Les heures étreintes s’ouvraient sur un monde –
Toile à peine peinte par nos mains fébriles
Dans ce doux repaire des hauts de la ville.

Comme Icare tu voles à tire-d’aile
Aveugle aux vautours qui guettent les chutes
Devant les chiens hagards, dans les débris de l’ambre.