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Arbre

Le Temps des Rêves

Baal est mort !
Ils viennent de l'enterrer,
Là, à l'autre bout de la forêt.
Entre le vieux chêne gris et l'allée brune de tilleuls.
Ceux qui étaient là, ont planté des troènes verts et du gui.
Personne ne marchera sur sa sépulture.

Baal est mort !
Il ne demeure que le silence.
Le reste du bruit n'est que nuisance.
Seul Baal savait la justesse du tumulte et des orages.
Seul Baal pouvait trouver la grâce parmi les j'en-foutre et les vaut-rien.
Seul Baal restait debout malgré la débauche, malgré les orgies.

Et voilà,
Voilà, qu'il est mort !
Celui qui donnait
Du sens au chaos,
De la couleur aux nuages,
De la gaieté au béton.

Qu'à cela ne tienne,
D'autres bourgeons viendront croquer le printemps
Et d'autres moissons faucher les blés mûrs.

Ce sera sans Baal
Car il est mort.

Et il nous somme de reprendre pied !