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Arbre

Le Temps des Rêves

J’ai bien aimé à la lecture tout en trouvant un petit côté bancal que je n’ai pas compris. Et puisque tu demand(ais) de la critique, je me suis défoncée pour analyser ce que j'avais ressenti ^^

Dans la rue au petit matin
Sur le vieux parvis de l’église


=> je suis d’accord que plus de ponctuation pourrait rendre fluide et en même temps je trouve que là ça s’enchaîne bien, parce que c’est le matin, on claque un peu des dents dans le froid, etc.

Il y a un sac de couchage plein
d’un corps abîmé qui respire

=> j’adore ces deux vers, ce sont eux qui m’ont séduite et fait entrer dans le poème.

dont émerge seulement
une barbe sale.

=> j’aurais supprimé ces deux vers qui paraissent déséquilibrer la strophe. Par ailleurs, je trouve dommage de parler de la barbe qui va casser l’image de la chenille (une chenille avec une barbe ?) et je trouve qu’on a compris sans avoir à ajouter ce détail. Si toutefois on laissait ces vers, alors je pense qu’il faudrait qu’ils soient plus longs.

Pour ne pas détourner les yeux
Je me raconte des histoires

=> je trouve ces deux vers ambigus… en fait en se racontant des histoires, il détourne les yeux d’une certaine façon. Donc ici, on voit bien que le narrateur essaye de se leurrer lui-même. Et en même temps, je me demande si ce n’est pas trop compliqué (ou pas assez développé) et que du coup ces deux vers ont trop de force vis-à-vis de la suite. Par ex « Pour oublier, je me raconte… » sonne comme un raisonnement plus fluide. Après c’est à voir selon tes attentes.

Je regarde tendrement
le chaud duvet qui l’enveloppe

=> pourquoi pas de maj ?
J’enlèverai ces deux vers, je me dis qu’aller plus à l’essentiel rendra le mirage plus précieux et accentuera la cassure vers la naiveté. De plus l’illusion est que le sdf soit chenille dans une chrysalide, et c’est une belle image. Si tu parles du chaud duvet, le narrateur va jusqu’à se convaincre que le sdf est confortable. Or je trouve que ça fait une sorte de double aveuglement qui fait perdre de sa force à la chenille (je sais pas si je suis très claire)

Et je me dis que c’est une chenille
endormie dans les bras de sa chrysalide

=> pourquoi pas de maj ? (j’ai du mal à voir les bras d’une chrysalide mais pourquoi pas ^^)

Dans la rue au petit matin
Un jour le cocon sera vide
Alors pour le supporter
J’imaginerai
Que les ailes ont poussé.


=> j’aime bien cette fin. Peut-être mettre un point à vide (et que ce soit le premier du texte ?) et enlever le « Alors » qui est d’ordre démonstratif et n’apporte pas grand-chose sémantiquement je trouve.