Je suis très contente que tu changes de tes formes habituelles mais malheureusement, j'ai été très perturbée par le rythme heurté de tes vers, j'avais souvent l'impression de ne pas pouvoir retomber sur mes pattes. Mais je pense que ça peut s'assumer très facilement à l'oral en mettant les accents où il faut et en mangeant les syllabes adéquates (mais du coup, peut-être que tu pourrais noter les élisions, non ?).
J'ai notamment buté sur : > Ce réveil difficile paraissait être /Bercé par des songes à la fenêtre. : le être en bout de vers, c'est vraiment rude pour moi.
C'est curieux, parce que je n'ai rien contre les rythmes heurtés d'habitude mais je pense que mon malaise vient d'une sorte de contraste entre le ton, les images et les rimes de ton texte qui le place dans un registre classique qu'on s'attend à voir couler tout seul et ce rythme inattendu qui en plus, n'est pas visible de l'extérieur. Au premier coup d'oeil, on s'attend à des vers bien calibrés et du coup, je pense que c'est la surprise qui m'a perturbée.
Bref, sinon, pour le fond, j'ai beaucoup apprécié les images, j'ai l'impression d'avoir déjà vu/lu le premier vers quelque part mais je pense que ce sont des souvenirs d'Apollinaire ("mon verre s'est brisé en un éclat de rire", ne me demande pas pourquoi ça me rappelle ce passage précisément). Je trouve que la mélancolie est vraiment bien dépeinte, j'aime bien l'effet d'anaphore du "j'ai perdu".
J'ai juste un problème avec la chute, les deux derniers vers, que je trouve un peu maladroits, un peu grandiloquents et qui, comme le disent mes camarades, retombent dans le cliché.
