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Arbre

Le Temps des Rêves

alors alors, décortiquons, mes amis !

"ce qui frappe d'abord, c'est ce chuintement caractéristique et inquiétant de la fuite de gaz" ici je parle du son "ch" au tout début du mot chimie. "la réaction est complexe : le carbone, l'hydrogène" En fait le C du début de chimie est le symbole du carbone, et le h qui suit est le symbole de l'hydrogène." "et ces deux tubes à essais, chapeautés chacun d'un nuage de fumée" en fait chaque i du mot chimie figure un tube à essais, et son point le nuage de fumée, qui est "rond comme un ballon", ballon qui est interprété soit comme un ballon de baudruche, soit comme un accessoire de chimie. "séparés seulement par l'interrogation dubitative du chercheur qui maugrée" vous devinez d'où je la sors cette interrogation ? Et bien il s'agit du "m" qui sépare les deux "i", c'est le chimiste qui fait "mmmh..." au milieu de ses deux tubes à essais !
" Les vapeurs lui tournent la tête, mais il ne se précipite pas ; il observe toujours de ses deux yeux curieux. " à partir d'ici, j'entame une envolée lyrique gratuite, mais en cherchant bien on peut se dire que les deux yeux curieux sont représentés par les deux points des "i", qui ont donc cessé d'être des nuages de fumée (la fumée est éphémère...). Bref, reprenons, voici la fin de la fameuse envolée lyrique " Quand soudain, bonheur ! Du néant surgit une couleur, de la couleur un raisonnement, des déductions, d'autres couleurs, et des chiffres se bousculent, des éléments se dévorent, se consument, d'autres viennent, nouveaux nés, compléter le tableau." ce n'est qu'une description presque innocente d'une réaction colorée et des pensées du chimiste, sauf le fait que les autres éléments qui viennent compléter le tableau ce sont en fait les autres lettres du mot (mais si quelqu'un veut titiller en disant qui le "e" n'est le symbole d'aucun élément, qu'il considère qui le "i", symbole de l'iode, est le seul à venir, nouveau-né, compléter le tableau, je règle le sort du "e" dans la phrase qui suit : "Mais enfin, extase ! Voilà l'immensité du savoir qui s'ouvre, dans ce chiffre final et infini."
en effet "e" est un nombre, comme pi par exemple, qui a un nombre infini de chiffres après la virgule. (pour plus de détails, faites une terminale S ou des recherches). Ici nous arrivons donc à la fin du mot, qu'on peut déjà se représenter, pour les tarés comme moi et pour ceux que mes explications n'ont pas trop ennuyé, non plus comme une bête suite de lettre et de sons, mais comme une réaction de chimie (carbone+hydrogène), deux tubes à essais, de la fumée et un chercheur qui maugrée (entre autres), et tout cela contenu dans un seul mot. Bref, reprenons :
"L'expérience si rapide ne laisse sur ses lèvres qu'un sourire de satisfaction fendant sa bouche sur toute la longueur du I." l'expérience, ici, c'est le fait de dire le mot "chimie" : essayez de le dire à haute voix et, moi en tout cas, je me retrouve avec un grand sourire sur les lèvres dû à la prononciation du "i".
Et pour finir (tenez bon), " Il regarde ces deux petits tubes, et en épelant le mot il sait que rien n'a changé, mais que tout y est mieux." réfléchissez bien, c'est plus drôle si vous trouvez tous seuls... pourquoi en épelant le mot il sait que tout y est mieux ? C-H-I-M-I-E. les quatre dernières lettres épelées donnent "Y-EST M-I-EUX". Et voilà !


Le but en écrivant ce poème n'était pas juste de m'amuser à prendre un mot et à le mettre en image, à faire des jeux de mots et à donner un sens à ses sonorités, c'est au delà de ça d'essayer de montrer que certains mots se contiennent eux-mêmes, que leur signification est gravée dans la seule manière de les écrire et de les prononcer si on fait l'effort de bien les regarder et d'y croire un peu. J'espère que mes explications ne vous ont pas paru trop tirées par les cheveux, elles sont plus convaincantes à l'oral je pense, et j'espère que vous en aviez déjà découvert une bonne partie tous seuls.
Pour moi, la meilleure manière de l'apprécier en le lisant, c'est de le prendre au premier degré : description d'un savant qui fait une expérience, ça le rend heureux, il découvre un nombre infini, il sourit, et dans les tubes à essais "tout y est mieux", c'est à dire que les éléments se sont réarrangés. Mais derrière ce premier degré, en filigrane, un peu comme une sauce, il faut se dire que le texte a une autre dimension qui est le portrait d'un mot. Chaque facette à part n'a pas grand intérêt, c'est de voir comment les deux se superposent qui me fait plaisir quand je le relis.