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Arbre

Le Temps des Rêves

(L'idée c'est de faire un peu comme un carnet de croquis : pas forcément proposer quelque chose de très abouti, mais essayer de cerner la chose en l'ébauchant sous plusieurs angles. Si vous ne voulez pas tout lire, lisez ce qui n'est pas entre parenthèses.)

L’image que j’ai de l’autre
C’est un petit point dans un nuage de probabilité
Dans ce nuage que j’ai construit
En l’observant vivre un peu
Le grand nuage flou des possibles compatibles
Avec les données dont je dispose.
L’autre, c’est peut-être un autre encore
Que tout ce que j’ai imaginé
Peut-être que le nuage s’étire infiniment plus loin
Peut-être que je n’en voie qu’un tout petit morceau
Que le petit morceau que je vois n’a pas la couleur
Du reste du nuage.

(Je ne pourrais jamais savoir la part d’inconnu dans l’autre
Je ne pourrais jamais savoir ce que représente la part que j’en connais
Ou si elle est déjà périmée

Mais j’ai besoin pourtant de le dessiner, avec des bords
De le mettre en modèle réduit dans un coin de cerveau
Une équipe de statisticiens me donnent les résultats
Avec un tas de précautions
Il semble qu’il soit heureux
On peut lui faire confiance, jusqu’à preuve du contraire
On ne peut pas significativement affirmer qu’il nous apprécie

Une équipe spécialisée me construit
Petit à petit
L’image de moi-même que j’utiliserai
Tous les matins en me levant
En compilant les données que leur ont envoyé
les autres
les faits
mes rêves
Et moi ? Juste un très gros nuage, dont je ne verrais jamais le bout.)


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(Quelle part de l’autre j’ai saisie
Quelle part m’échappe encore
Je ne saurais jamais.)

(L’idée que j’ai de l’autre
C’est une tâche minuscule dans le nuage de ses possibles
Pourrais-je un jour savoir combien j’en ai compris ?)


Quand je t’imagine, je trace les contours
De ce que j’ai cru comprendre de toi
Je ne saurais jamais combien mon dessin se trompe.