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Arbre

Le Temps des Rêves

Un début énigmatique, peu coloré encore. On s'attend à un poème sobre. Puis le ton monte en puissance, les images se multiplient, toutes plus belles et originales les unes que les autres. La chimère s'envole et nous emporte, avant de retomber, de laisser les belles images derrière, de revenir au gris, au sobre, au commun où l'imagination n'a pas droit de cité.
J'ai particulièrement aimé les descriptions de la ville, "vipères d'asphalte" et "jungle de béton" ; l'importance et le pouvoir que tu donnes à ce petit feutre rouge, aussi, cet ordinaire petit feutre rouge que notre regard (par tes mots, ton regard que tu nous fait partager) suffit à rendre extraordinaire, magique, unique.
Je vois dans ton poème, au-delà de l'amour et de l'espoir déçus, ce (difficile) processus de "poétisation" du monde. Ce n'est pas le monde qui change, qui se transforme en ce que tu nous décris. Ce sont nous qui, par notre regard, changeons le monde. Il est ce qu'on veut y voir, le rendre magique ne dépend que de nous. Et malgré la chute, le retour à la triste et morne banalité du commun de la "réalité", je garde espoir, je sens l'espoir dans ton poème.
Mais je m'emporte, peut-être.
Tout ça pour dire que j'ai bien aimé, quoi. Voire même un peu plus aimé que ça Clin d'oeil