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Arbre

Le Temps des Rêves

J'aime beaucoup le petit tableau que tu brosses. Les anaphores au début de chaque paragraphe rendent très bien et j'ai apprécié le contraste entre les envolées lyriques et les détails triviaux de la couette et des habits. Il y a des phrases géniales ! (coup de coeur pour : "C'est le froid qui fait se sentir vivant sur un sommet enneigé, et qui fait se sentir petit dans une ville anonyme.")

Si je peux me permettre quelques suggestions de style, je trouve que tu as évité les clichés quasi partout sauf dans quelques tournures où il semble que tu y retombes juste par les expressions choisies. Pêle-mêle :
=>"ce matin-là" : veux-tu vraiment le solenniser par le "là" ? Je trouve que ça donne tout de suite l'impression que tu vas nous faire un récit de grand romancier, ce qui ne colle pas avec la légèreté et la poésie du reste. (Ouais, je reconnais que je pinaille et que c'est très subjectif.)
=> "Et dans ma pénible marche vers les lointaines bouches du métro" : les deux inversions d'adjectifs empèsent ta phrase. Un joli chiasme ?
=> "ma pénible route" : la reprise d'exactement le même adjectif ma retenue à la lecture, si c'est voulu je m'incline mais sinon, je suis pour le changement.
=> le "ou presque" entre virgules fait un peu "déjà-lu".
=> "bleu des cieux" : j'ai un peu de mal, pourquoi ne pas passer au singulier ?

J'aime beaucoup la conclusion en substance (et le premier vers avec le jeu de mot) mais j'ai du mal avec la formulation du deuxième vers. Je trouve que ça retombe mal, un peu trop prosaïquement après la beauté de ta description. Après, je sens que c'est ce que tu voulais faire et je ne vois pas comment le dire autrement...==