En ce moment, je suis assez sensible aux phrases de début de roman (ou de conte) et de début de chapitre dans un roman. C'est une phrase essentielle, qui d'un seul coup doit condenser toutes les promesses du livre au lecteur, le mettre en appétit et le rendre addictif. Elle peut être d'action (Il posa sa cuillère) ou lente et contemplative (Les nuages s'amassaient sur les flancs des collines depuis la fin de matinée).
Je trouve ça juste génial cette petite phrase magique. Du coup je propose ici de vous faire part des phrases que je trouve dans mes lectures (en ce moment Jean-Philippe Jaworski et il est très, très fort à ce jeu là !) et celles que j'imagine (genre vous êtes en train de penser et là... Ouais ! ça ferait un bon début de roman !).
N'hésitez pas à compléter et si l'une d'elle vous inspire un conte/une nouvelle/un roman et bien n'hésitez pas, écrivez, faites partager
(et si vous avez la flemme mais que ça vous démange, vous pouvez vous contenter d'un synopsis et le partager aussi, y'aura sûrement quelqu'un pour l'écrire ^^)
Proposition de dégustation : lisez la phrase, fermez les yeux, imaginez l'histoire qu'elle représente/laissez vous pénétrer par tous les non-dits qu'elle porte
Dans Janua Vera (JP Jaworski)
Spoiler - Afficher
"Le voici brutalement dressé, haletant, les yeux écarquillés sur la pénombre des appartements royaux"
Spoiler - Afficher
"Je m'appelle Benvenuto Gesufal" (ça fait penser au début de Moby Dick : "Appelez moi Ishmael"
Spoiler - Afficher
"Aujourd'hui, Aunulf m'a rendu visite. Je dis "aujourd'hui" mais je n'en suis pas très sûr" j'ai mis les deux phrases car le parallèle est évident avec le début de l'Etranger de Camus : "Aujourd'hui, maman est morte. OU peut-être hier, je ne sais pas."
Spoiler - Afficher
"Ils apparurent sur la route de Carroel, là où le chemin sort de la forêt de l'Ubac et dégringole en lacets serrés vers les lopins"
Spoiler - Afficher
"Le chaos." (la suite est classique dans les films d'héroïsme avec narrateur : "Le chaos. Une mêlée confuse, brutale, avait éclaté à l'ombre des collines, des forêts sombres, sous une pluie drue..." par exemple voir le début de Xmen 1)
A partir de là, elles sont faites selon les codes des contes :
Spoiler - Afficher
"C'était une petite fille comme il en existe mille autres: une frimousse semée de taches de son, un nez mutin et des yeux pétillants" (où comment banaliser son héroïne toute en la rendant attirante)
Spoiler - Afficher
"Ce matin-là, Maitre Druse Calame cassa la clef de son logis, et acquit la conviction que la journée serait mauvaise"
Spoiler - Afficher
"Le plus souvent, c'est dans le clair-obscur des futaies que le drame se noue"
