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Arbre

Le Temps des Rêves


Longues traînées de pensées qui klaxonnent
fumées noires sur l’avenir une gare
qui s’éloigne la violence
des contrôleurs sur
ton sourire
et ça fait mal de grandir.

Cri qui pousse entre
tes poumons pas assez
pas assez d’air pour qu’il passe
les lèvres
de ton embouteillage intérieur

Soudain le havre
d’un gamin qui dort
de doigts délicats qui tapotent
l’échine du lapin en peluche
de doigts minuscules qui rêvent

Le havre
sous les paupières pétales
d’yeux qui voient sans douleur
d’un corps confiant qui s’abandonne
en sécurité

Et tu pleures parce que
toi aussi
toi aussi tu voudrais
retrouver le gamin endormi au fond
de la poussette

Retrouver cette poussette lovée à l’entrée
de ton cœur
au creux de ton
ventre
et qui elle
n’a pas grandi