Deux îles, deux arbres
et moi entre deux eaux
c’est ce qu’on communément nomme
le désir
J’ai pagayé, ma boussole,
j’ai appris à nager, je crois,
à force de me traîner là sur
mes genoux qui virent vaguement liquides
Entre deux eaux l’une me glace
l’autre me brûle quand je la bois
De nos deux hauts lequel
le premier tombera ?
Moi, j’ai galéré, ma boussole,
avant de m’ancrer à ton port,
j’ai ramé toute ma sueur
alors
laisse-moi naviguer sur tes os
N’aies pas peur, surtout,
je ne serai que frêle esquif
d’une caresse
Il y aura
une île, un arbre
et nous comme deux sceaux
fondus dans ce qu’on communément nomme
le plaisir
