Léger bruissement de feuilles
Fremissement d'atmosphère
Spirale élémentaire
Comme dans un bol de chocolat
Quand on tourne doucement la cuillère.
Les nuages lentement s'acheminent,
De reptations en reptations
Les nuages lentement s'animent
Pèlerins de la dépression
Où s'en viennent mourir
Les nuées grises de désir
Ils approchent pas à pas
Nuages gros, nuages bas.
Les hommes sur leur sol se murent en leur pensées
Les chiens aboient dans la cour.
Et les arbres de se raidir, et les maisons de gémir.
Les secondes s'écartent et quelques vents soupirent.
Résignés pour un temps ils se tendent, se ramassent
S'élancent et se fracassent
Rafale grave et sifflante
Folle, implacable, puissante.
Dure, inlassable, démente.
Les gouttes d'eau dans leur ballet
Forment des spectres ondulants
Au milieu des vents assoiffés
Inquiétants revenants
Frappant les murs, lynchant le monde
Fantômes libérés.
Tout s'envole au dehors, et les arbres se rendent
Tout se distord et les secondes pendent
Aux pendules figées
Au temps roulé en boule.
De rafales en rafales
En un semblant d'infini
De désespoir en désespoir
Et de villes en pays
Tout est mouvance, tout est souffrance
Sublime ouragan dans sa danse.