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Arbre

Le Temps des Rêves

« De la musique avant toute chose… » Non, la musique, pas tout de suite. Les formes du poème alors, ses décalages, ses alignements ? Non plus. Le poème vient en dernier.
Avant toute chose, le nez. Fermez les yeux : quelles sont les odeurs autour de vous ? Quel parfum aura votre lecture ? Celui d’une ville, celui d’une femme ?
Laissez parler vos oreilles. Le brouhaha, le silence… Est-ce un silence majeur ou mineur ? Quelle sera la tonalité du moment ? Dans quelle gamme faudra-t-il lire ?
Gardez les yeux fermés. Installez-vous à votre guise… Etes-vous bien dans ce fauteuil ? Le vent n’est-il pas trop frais, dans ce jardin ? Votre peau saura-t-elle accueillir un poème ?
Si la voie est libre, essayez de tremper un peu les lèvres dans vos émotions. Est-ce trop salé, trop amer ? La saveur du poème risque-t-elle d’en souffrir ?

Alors ouvrez les yeux, attrapez le poème. Tâtez un peu sa rondeur, ses contours… Et si vous êtes prêts, plongez à corps perdu. Laissez-le se déployer, se mêler à l’instant. Laissez-le vous toucher. Reprenez-en un peu : sentez-le réagir aux choses du dehors, sentez comme il déteint, comme il grandit, comme il résonne…
Puis, quand le moment vient, sortez la tête du poème, et recommencez. Le nez, l’oreille… Gardez les yeux ouverts. Quel goût vous reste-t-il ? Quel monde vous entoure ?

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version originale :

« De la musique avant toute chose… » Non, la musique, pas tout de suite. Les formes du poème alors, ses décalages, ses alignements ? Non plus. Le poème vient en dernier.
Avant toute chose, le nez. Fermez les yeux : quelles sont les odeurs autour de vous ? Quel parfum aura votre lecture ? Celui d’une ville, celui d’une femme ?
Laissez parler vos oreilles. Le brouhaha, le silence… Est-ce un silence majeur ou mineur ? Quelle sera la tonalité du moment ? Dans quelle gamme faudra-t-il lire ?
Gardez les yeux fermés. Installez-vous à votre guise… Etes-vous bien dans ce fauteuil ? Le vent n’est-il pas trop frais, dans ce jardin ? Votre peau saura-t-elle accueillir un poème ?
Si la voie est libre, essayez de tremper un peu les lèvres dans vos émotions. Est-ce trop salé, trop amer ? La saveur du poème risque-t-elle d’en souffrir ? Non, non, tout est parfait je crois pour lui servir de lit.

Alors ouvrez les yeux, attrapez le poème. Tâtez un peu sa rondeur, ses contours… Et si vous êtes prêts, plongez à corps perdu. Laissez-le se déployer, se mêler à l’instant. Laissez-le vous toucher. Reprenez-en un peu : sentez-le réagir aux choses du dehors, sentez comme il déteint, comme il grandit, comme il résonne…
Puis, quand le moment vient, sortez la tête du poème, et recommencez. Le nez, l’oreille… Gardez les yeux ouverts. Quel goût vous reste-t-il ? Quel monde vous entoure ?

Et si rien n’a changé, le poème est raté.