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Arbre

Le Temps des Rêves

C’est la troisième nouvelle que je lis de toi ce matin et Isally a dit un truc qui n’est pas très faux : tu emplois beaucoup la même phrase, longue, avec beaucoup de virgule et de précisions. J’aime bien ce genre de phrase et je trouve qu’elles conviennent bien aux textes que j’ai lus de toi, et à force tu a appris à la manier avec dextérité. Mais c’est vrai que tu devrais y réfléchir : avoir toujours la même ‘expression syntaxique’ ça peut lasser un lecteur ^^ (pour ma part, j’en ai pas encore assez lu pour être lassée, je suis en phase boulimie ^^)

A son habitude, la première phrase est splendide. Tu donnes tout de suite le ton et puis ‘tiens lecteur, ce sera comme ça !’ et hop on est prisonnier.
‘J’ai dû m’y prendre à trois fois’ on dit pas ‘reprendre’ à trois fois ?

‘’ le bol s’est retrouvé dans l’évier, rincé, produit-à-vaisselé, cajôlé, essuyé, puis il est retourné rutilant vers sa case départ, et à demain matin’’
J’aime beaucoup cette phrase Grand Sourire produit-à-vaisselé surtout m’a fait beaucoup sourire. Cajolé => il n’y a pas d’accent circonflexe je crois. Comme dit Camille, c'est les petites perles qu'on cherche dans tes textes et qui font toutes leurs couleurs !

‘’ Dans la salle de bain, je me suis passé un gant sur le visage, et je me suis lavé les dents.’’
Je ne trouve pas que la virgule soit très utile ici (avant le et)
‘’ Je me suis rincé la bouche, et’’ deux virgule et l’un sur l’autre ^^

Le pire c’est qu’il y a des gens capable de faire des crises de nerf sur les plis de leur chemise. le flegme avec lequel parle le narrateur contraste de manière intéressante avec cette folie tueuse de pli. Ça créé une tension dans le texte qui m’a rendue nerveuse, j’avais envie de prendre la chemise et de la froisser XD La progression du simple pli au champ de bataille se fait avec une lenteur jouissive aussi.
Quand je parle de flegme par exemple : ‘’Mais ça n’allait pas, ça n’allait jamais, ce n’était pas ce qu’il fallait, pas ce que je voulais.’’ Cette phrase on l’imagine bien dans la bouche de quelqu’un : ça commence doucement et puis le ton monte et on finit par hurler en disant à moitié les mots qu’on pense. Seulement elle finit par un point tout simple, et du coup on sent un empressement dans la structure de la phrase mais pour autant pas un énervement.

Je crois que j’aurais préféré sans la dernière phrase la fin ‘’ Je pleurais, je crois. J’étais en
retard. J’étais foutu. Jamais elle ne voudrait me revoir…’’. Je sais pas trop pourquoi, j’ai trouvé qu’elle distrayait de cette obsession sur la chemise pour ramener l’histoire à un drame sentimental et j’ai trouvé ça dommage.

J’imagine une adaptation de cette nouvelle en court métrage, avec le miroir qui a sa vie indépendante. C’est carrément un coup à devenir schizophrène ^^ Excellente nouvelle !