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Arbre

Le Temps des Rêves

Tu t’es regardée dans le miroir
Et ce que tu as vu
Ce n’était pas toi. Pas toi comme tu l’aurais voulu.
Alors tu as mis ce masque sur ton visage,
Plus rose, plus lisse
Que ta peau trop blanche ou trop grise
Et du noir au coin de tes yeux…
Tu as mis, petite souris, ce joli masque à rat.
Tu t’es frottée, toute enchantée, au soleil et aux regards
Qui tout à coup te souriaient, te caressaient…

Et puis tu t’es vue du dedans
Et ce n’était plus toi.
Plus toi comme tu le voulais…
Alors tu as mis ce masque sous ta peau
Plus chic et plus brillant
Que ton âme trop pure ou trop triste
Et des étincelles dans tes yeux...
Tu t'es drapée, petite souris, de ce joli masque de nuit.
Tu t'es frottée, émoustillée, aux étoiles et à la foule
Qui caressait ta peau en te mangeant des yeux...

Mais petit à petit tes masques ont vieilli,
Et pour s'aimer encore ils ont pu se cacher
Derrière d'autres masques plus jeunes et moins ridés
Et ton visage lisse, s'alourdit, s'alourdit
Et tes joues roses et chic, se creusent, se creusent
Et ton âme pure et triste, se perd, se perd…

Petite souris le temps passe
Et si tu continues
Tu finiras enterrée sous les grimaces
Qu’on t’a posées dessus
Toute brûlée sous ta peau,
Immolée par le faux...
Dans le palais des glaces de tes reflets factices
Tu voudras retrouver
Ta peau si blanche, ton âme triste
Et tu ne pourras arracher
Pour te consoler
Que des masques, que des masques
Polis, jolis, parfaits
Sans jamais retrouver
Ce qu’ils devaient cacher…