Nouveaux petits extraits qui s'en vont vers d'autres cieux...
Lorsqu’Enjan arriverait, il attaquerait de l’extérieur, il ne pourrait pas faire autrement. Il avait peu de chance de réussir ainsi, il faudrait qu’il fasse construire des catapultes pour assiéger la cité. La palissade de bois était peut-être moins solide que les murailles mais elle était en bon état. Le seul moyen pour qu’il n’y ait pas de siège était que quelqu’un ouvre les portes de l’intérieur.
Sham s’obligeait à ronger son frein, passant son stress sur une petite tresse de paille que sa mère lui avait offerte pour son cinquième anniversaire. Il se demandait ce qu’il se passait. Et ce qui l’angoissait plus que tout c’était qu’à part lui, personne ne semblait s’être rendu compte du malaise du Sergent. Il avait bien vu la mine sombre du Soigneur en sortant du bureau. Il était d’abord allé parler au Caporal qui avait maintenant le même regard inquiet, puis il s’était mis à se promener dans toute la caserne.
— Tu viens ? demanda Anya en le surprenant par derrière.
Sham hésita : d’un côté, il était trop inquiet pour s’amuser, de l’autre, il aurait bien voulu raconter ce qu’il se passait à son amie. Mais il ne voulait pas l’inquiéter et si le Caporal n’avait rien dit, il devait se taire aussi.
— Non Anya, j’ai des choses à faire encore. Désolé… ajouta-t-il devant la mine déçue de son amie.
Anya sourit et repartit vers le dortoir où se trouvait sa famille.
Comme il ne voulait pas se faire surprendre à ne rien faire, il partit à la recherche du Soigneur. Il le trouva, toujours aussi soucieux, en train de tourner en rond dans le dojo. Il se murmurait à lui-même, énumérant des choses sur ses doigts.
— Soigneur ?
— Ah ! s’exclama l’autre en sursautant surpris. Tiens, Sham, tu ne saurais pas où est Thomas par hasard ?
Ce fut comme un déclic, Sham comprit enfin ce qu’il se passait. Il avait toujours trouvé que Thomas était un peu étrange. Il avait dû se passer quelque chose pendant le combat, quelque chose que personne n’avait vu. Seiren avait été blessé et maintenant le Soigneur cherchait Thomas pour savoir ce qu’il s’était passé. Fier d’avoir fait le raisonnement tout seul, Sham allait parler lorsqu’il se demanda ce qu’il devait faire : aider le Soigneur ou aider Thomas. En se disant que la vie du Sergent était en jeu, il ne mit pas longtemps à se décider.
— Je l’ai vu descendre vers les sous-sols tout à l’heure, par l’escalier à côté de celui des cachots.
— Montre-moi, ordonna le Soigneur.
L’escalier en question était étroit et les marches n’étaient pas en bon état. Dans la poussière, on distinguait des empreintes de pas. Il y avait deux traces distinctes : les plus grandes empreintes semblaient plus vieilles que celles, plus petites, laissées par Thomas.
— C’est par là qu’est entré Seiren lorsqu’il est arrivé, murmura Karim. Thomas est sorti !
pfiou, ça fait du bien !