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Arbre

Le Temps des Rêves

Le soleil éblouit les voies, aveugle les rails, acérés de lumière
éclat de chaleureuse violence
Envie d’ouvrir les bras et de courir m’y réfugier,
après des années d’hiver…

La pluie a cessé doucement
Quelques gouttes improbables encore, détachées des ponts de fer
Papillons fragiles qui brillent un instant
dans un rayon captateur
puis s’écrasent.


Le soleil éblouit les voies
Dans un ciel – enfin bleu – un nuage se sculpte aux doux rayons
et rejoue les châteaux de mon enfance…
Envie de dévaler cette douce pente d’herbe immaculée,
d'y planter les dents – barbe-à-papa ou pomme d’amour,
le monde derrière les vitres a l’odeur acidulée des printemps.


J’aime ces heures rares, où l’aube embrasse la fin d’après-midi,
où l’on se perd – savoir si l’on s’éveille d’une longue nuit blanche
ou si l’on peut se laisser bercer dans la tombée des jours…

Le soleil éblouit les voies et le vert naissant, entre les barres de bétons gris,
éclabousse mon cœur au passage – c’est comme
si les cernes d’hiver sous mes yeux, usés de veille,
commençaient à fondre.