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Arbre

Le Temps des Rêves

Petite suggestion de lecture : "Les émoticônes, de la transformation de la langue" de Mélanie W., page 11 de la revue vers à lyre numéro 10 : "le temps". Moi j'ai adoré !

Je cite pour vous allécher un peu :

Vous avez déjà eu, je suppose, cette sensation de ne pas parvenir à mettre des mots sur ce que vous éprouvez. Pour le besoin de la communication, les mots ont nécessairement un sens bien précis, délimité, défini. Et il est difficile de décomposer la masse confuse de notre sentiment par ces petites unités lexicales. «Mettre des mots sur» ; je trouve que l’expression insiste sur la superposition à laquelle on veut (et à laquelle on ne parvient pas) à procéder. Les mots restent toujours artificiellement «mis sur» notre sentiment, et non fusionnent avec, ou le portent. Bref, les mots échouent à coïncider avec la réalité.
L’émoticône ne vient-elle pas se nicher dans cet interstice laissé entre la langue et la réalité du sentiment ? Elle a une forte puissance évocatrice puisqu’elle représente directement une expression. Ainsi, elle n’a pas besoin d’une définition à la différence du mot. Elle n’a donc pas un sens bien cloisonné ; elle frappe directement l’esprit et se déploie plus librement en lui.

Evidemment, cette souplesse a aussi un revers. C’est que la manière dont les gens interprètent les
émoticônes est très variable. La gamme d’émoticônes a des sens très nuancés. Prêtez-vous à l’exercice ; alors que « : ) » ou « ^^ » représentent tous deux un sourire, dans quelle situation utiliseriez-vous plutôt l’un ou plutôt l’autre ?