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Arbre

Le Temps des Rêves

Avant j'étais comme toi : le style au service de l'histoire. Point. Et si on case une jolie phrase, tant mieux. Mais la dissection littéraire à grande échelle ça vous change l'hypokhâgneux. Je réfléchis de plus en plus au style quand j'écris (autre chose que des poèmes parce que là, je le faisais déjà) et envisage de tester le "tout symbolique ou presque" en roman quand j'aurais le temps de me remettre devant une page blanche.
Quant à penser aux lecteurs, je pense que je me suis mal exprimée ou plutôt j'ai mal exprimé Valéry. Je ne pense pas qu'il fasse référence à la dimension lucrative (hem, on y croit) de l'écriture mais plutôt au fait que l'écriture est généralement un acte qui engage une lecture étrangère future, ne serait-ce que la sienne propre avec deux heures ou vingt ans de plus. Donc prendre la plume, c'est choisir parmi les milliers de mots qui pourraient exprimer ce que l'on veut dire et qui coexistent dans ton esprit et sceller ce mot là précisément et plus les autres. D'où cette précaution et le recul instinctif (en tout cas dans mon cas, ça marche) que l'on prend pour s'interroger sur sa réception.