Publié le 22/10/2012 à 22:17:31
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Il ne faisait pas très clair dans la forêt car seule la faible clarté des étoiles arrivait à passer à travers les arbres et à éclairer le sous bois. Le soleil se levait à peine. L’air était frais et une légère brise murmurait à travers les arbres. Les pas des Elfes ne faisaient presque aucun bruit dans la mousse humide, quelques oiseaux matinaux chantaient doucement. La rosée en fragmentant les rayons des étoiles faisait briller les plantes de toutes les nuances de bleu et violet possible. Nous marchions depuis un bon quart d’heure. Je me trouvais entre Aube et Aude, les jumelles, et juste devant nous il y avait Kim, Jol, Flamme, puis Dans. Derrière moi se trouvait Agathe, Sten, Pla, puis Pike, Syrph, Din, et enfin Pal. Ceux là je ne pouvais pas les voir en peinture.
Vous trouverez peut-être que j’ai une bonne mémoire, cela c’est passé il y à tellement longtemps ! Pourtant je me souviens de tout ce que je vais vous raconte comme si c’était hier.
Un jour, que je raconterais plus en détail plus tard, je me suis retrouvée seul avec la nouvelle gardienne de la Porte d’Atlantis dans une grotte. Et là, alors qu’on était bien parties pour attendre quatre jours, elle m’a posé une question à laquelle je n’aurais jamais pensé être confrontée. J’entend encore sa voix cassée me demander dans le noir : “ Wensaïlie ? Tu as eu une vie bien remplit non ? Et si tu me la racontait, en attendant Azyme... ” Et après avoir hésitée, j’ai aquiéscé et je lui ai raconté ma vie, version intégrale. Aujourd’hui je vais vous la raconter, pour la deuxième fois de ma vie je vais raconter ma vie. Je n’omettrais aucun détail et vous la raconterait exactement comme à Sophie.
Je détestais cordialement Agathe et cette haine m’était bien rendue ! Au début, “ c’est elle qui a commencé ! ”. Elle m’embêtait, méprisait les gens, se moquais d’eux. Maintenant, elle me faisait la guerre et ça m’était bien égale. Nous marchâmes encore quelque temps, puis, quand le soleil commença à se lever nous nous arretâmes dans une clairière.
Nous étions, pour les hommes, jeudi, donc excursion dans la forêt. Nous apprenions à reconnaître les plantes soignantes, celles pour la cuisine et celles qui tues. Nous faisions ainsi les exercices in situ et apprenions à connaître la forêt par cœur. Kaïna nous intima au silence, par ce geste qu’elle aimait tant faire. Bien sûr, Agathe gloussa comme une dinde…
-Je vous ai donnez rendez vous plus tôt ce matin, parce qu’hier j’ai trouvé ceci et je voulait absolument que vous le voyez ”, dit elle en pointant le sol du doigts. Un tapis d’herbe verte pomme s’étalait à nos pieds. “ Ce sont des Médélines, des fleurs très rare, mais emblème de notre pays. Elles sont bleues et blanches et ne s’ouvre que lorsque les rayons du Soleil, qui commence d’ailleurs à se lever, effleurent leurs pétales, mais elles ne restent ouvertes que quelques secondes. ”
Il y eu un moment de silence. Les rayons du Soleil percèrent la cime des arbres, arrosant de lumière l’autre extrémité de la clairière, puis ils descendirent peu à peu pour enfin caresser les pétales des Médélines. Et pendant que les autres admiraient ce magnifique spectacle, moi je ne regardais pas. C’est à ce moment là, lors de la privation de mon première joie, que j’aurais dû comprendre que ma vie ne serait faites que de ça, ou presque. Mais j’avais six ans, je ne savais rien de ce qui m’attendais, heureusement pour moi ! Mais pour vous rassurer, un peu, j’eu le plaisir de voir ces magnifiques fleurs s’ouvrirent et ce fut un des plus beaux jours de ma vie. Ces fleurs sont endémiques de l’Ithilîle, il y en a une sur notre drapeau : à cheval sur un croissant de Lune d’argent, sur un fond vert feuillage trône une petite Médéline bleu satinée. La première auréole de pétale est bleu saphir, la deuxième est un peu plus claire, la troisième bleu turquoise ou bleu ciel uni sauf à la base du pétale qui est blanche. Trois pistils blancs longs d’une dizaine de centimètre en générale sortent de la fleure, surmontés d’une petite graine noir. Tous étaient passionnés par le superbe spectacle sauf moi. Car avant de frapper de ces rayons les Médélines, le Soleil avait illuminé un buisson aux feuilles brunes et ondulées. Il semblait en train de mourir. En fait il était tout à fait mort mais quelque chose le maintenait en vie et cette chose avait brillée lorsque le Soleil s’était levé. Je n’avais encore jamais vu d’arbre dans cet état là en Ithilîle. Sans m’occuper des autres qui discutaient des symboles et des valeurs que cette fleur représentait, je me couchai à terre et passai ma main sous le buisson mort-vivant. Je ne sentis que de nombreuses feuilles mortes froides et humides. Je la retirai brusquement, et après avoir jetais un rapide coup d’œil aux autres je passa ma tête sous le buisson. Il y faisait si noir que même mes yeux d’elfe n’y voyaient rien. Le vent faisait pleurer les feuilles du buisson au lieu de les faire chanter. Je regardais, cherchais, me demandant ce qui avait pu briller si fort. J’allais sortir, déçue, sûr de passer à côté de quelque chose lorsque soudain ma main s’arrêta sur un objet lisse, froid, dur.