Retour à la conversation
Arbre

Le Temps des Rêves

On est d'accord qu'il ne faut pas larmoyer.
Les textes à émotions n'étaient pas militants, ils étaient avant tout humains je pense. Davantage tournés vers une vision du monde, vers des personnes, qu'une activité politique concrète.
On est d'accord que c'est une autre occasion de se faire entendre.

Pour répondre sur les prisons :

Spoiler - Afficher

Les évolutions dans les prisons (je ne suis pas encore calée au maximum) n'ont pu avoir lieu qu'à partir du moment où il y a eu une irruption de la connaissance des conditions de détention dans la société civile (parce que sur ce genre de question le "déni" de savoir plus ou moins conscient est très fort : à partir du moment où les détenus sont enfermés, on ne les voit plus et c'est bien mieux comme ça).
Cette prise de connaissance a eu lieu :
- des les années 70 suite à des révoltes de prisonniers. En juillet 1974, 80 à 90 soulèvements dont 9 mutineries. Réaction de Giscard D'estaing (alors président de la République) ? Répression armée violente et promesses de réformes.
-mouvement de revendication des personnels pénitentiaires dans les années 1990 (ils n'ont pas le droit de grève donc on peut penser, même si je n'ai pas de sources pour le dire, qu'il s'agissait de grèves du zèle).

--> à la suite de cela, il y a eu prise de conscience (contrainte ...) et donc possibilité de réflexion et réformes :
- prises de position de personnes extérieures (intellectuels, militants, associations...)
- des institutions (protocole justice culture en 86 et 90 / justice santé et 1993) --> à noter que pour l'instant la plupart de mes sources sont institutionnelles donc forcément, ce n'est pas tout à fait objectif (dur dur travail de l'historien)

Bien sûr, il serait trop simple d'établir cela dans une chronologie stricte puisque la réflexion pré-existait à cette irruption de la question sur la place publique. Cependant, je pense que tant que la question reste bien au chaud chez les intellectuels, la réforme est bien moins pressante que quand l'opinion publique est informée et ne peut échapper à l'information. Il faut alors réagir, réformer pour que les tensions internes ne viennent pas contaminer la société civile.


DONC... ouais, faut croire qu'il faut être violent, du moins, se faire entendre sur la place publique pour pouvoir ensuite avoir le droit de réfléchir (c'est quand même pas mal d'avoir réfléchi avant ^^). Ce qui conforte l'idée que les expulsions ont un côté positif. D'ailleurs, nous noterons que l'"apitoiement" n'existe pas sur le site des militants. Le thème le plus récurrent est "continuons la lutte ! On reviendra ! Tenons bon (et on a besoin de chaussettes ^^)".
Pour preuve, la possibilité de se faire connaître par le discours est bien présente (cf messages de soutien à la Zad)
Reçu le 18/10 "Allo, oui bonjour, j’appelle pour vous suggérer un sujet d’actualité.
- Ah ! non encore ! c’est... (soupir)
- Allo ?
- Oui c’est par rapport aux événements, c’est ça ?
- Euh, ça dépend, moi je vous appelle pour que l’on parle de Notre-Dame-des-Landes.
- Oui, bon, depuis ce matin je reçois des appels. J’ai transmis.
- Et vous pensez que ça donnera quelque chose ?
- Vous savez, nous, on est que des relais.
- Bon, ben merci, au revoir."

Conversation avec le standard téléphonique de France Inter aux alentours de 18h. Apparemment, ça marche bien.

Tenez bon, continuez à nous informer, on arrive.


petites précisions quant à l'implication historique de poulix

Spoiler - Afficher

Mon parallèle avec les prisons n'était qu'un clin d'oeil. Je pense qu'il a une certaine légitimité mais préfère ne pas m'aventurer plus avant (parce que je risque de dire des bêtises historiques à un moment ou un autre et que cela concernant un travail de recherche qui se veut historique et donc le plus proche possible de l'objectif, je ne voudrais pas que les universitaires qui auront ensuite affaire à ma thèse puissent pister les opinions de poulix, vous comprenez ^^. On en reparle dans 2 ans ^^.
(séparer le professionnel du personnel sur l'espace public...)