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Arbre

Le Temps des Rêves

J'ai un peu de mal avec ce poème même si ce qu'il évoque me touche. J'ai vraiment trop l'impression d'une narration à proprement parler, et je ne me suis pas laissée emporter totalement.

J'ai toujours aimé la nuit.
Autant que d'autres la déteste[b]nt
.

Nuit câline ou nuit coquine,
Parfois sereine, parfois assassine...


=> Ici par exemple, je trouve qu'il faudrait vraiment jouer avec les allitérations et les assonances : -ine m'évoque de la douceur, je trouve ça bien trouvé (assassine), de même que pour les "coquine, câline" [k] qui, elles, sont plus aggressives. Ici, ces deux figures de rhétorique mériteraient, à mon sens, d'être davantage développées.

Quand la ville endormie,
me laisse m'introduire dans ses rues,
désertées par le commun des mortels,
Je deviens un vampire,
en quête d'une victime,
consentant à partager,
sa triste éternité.


=> J'adore la partie vampire (en plus, la typographie et le rythme me font penser à ces danses nobles comme la valse ou la sarabande !) par contre, les trois premiers vers sont trop "fades", les mots peut-être mal choisis ("introduire" ou "commun des mortels"... trop commun justement ?).

Quand les feux intérieurs,
qui consument mon poitrail, alimentent les passions
et grisent mon cerveau;
je rêve aux épousailles,
qui sans sommation,
finissent dans le caniveau...


=> Rythme... "qui sans sommation" (5) "finissent dans le caniveau (7), dur... Trop de "qui"... Cette partie est cependant sympa et devrait être davantage poétisée... non ?

Quand d'autres trouvent le repos,
dans le sommeil du juste,
j'arpente le bitume sous la brume.
je profite du silence
- si rare -
pour me perdre au fil des pensées,
mi amer - mi amusé.


=> Alors là je n'accroche pas du tout. Le rythme et les mots sont vraiment inapropriés, et c'est dom-ma-ge ! "Le sommeil du juste" c'est vraiment chouette ! Laisse-toi bercer par la nuit et le silence, utilise des mots "doux" (en -ine ^^)...

Je n'ai pour guide que le bruit de mes pas, qui savent où aller, même quand je ne le sais pas...

L'harmonie du noir qui efface les aspérités, recouvre la crasse tout comme elle cache
les péchés et les secrets,
les remords et les regrets.

"C'est beau, une ville, la nuit !": l'écrin de mille lumières qui colorent les ombres jouant sur mon visage,
éclaire mon chemin à défaut d'illuminer ma vie, toujours à contretemps, toujours hors sujet...


=> "A défaut", "hors sujet" ça fait très scolaire et du coup, le poème perd sa pureté apparente, dommage.

J’ère, si seul, au milieu de cette multitude sous le joug de Morphée,
foule dormante qui semble avoir disparu,
mais me cerne dès le jour revenu.


C'est pourquoi je marche, comme on monte à l'assaut, vers mon lit douillet, qui lui ne m'a jamais trompé.

=> Rythme !

Je peux alors rêver à celle qui - un jour - hantera la nuit avec moi...

Conclusion : j'aime beaucoup ce qui se dégage, mais comme je le disais, ça fait trop scolaire, trop haché, et on ne se laisse pas emporter comme il faudrait... Comme le dit Wen, on ressent une langueur, mais elle mériterait d'être encore plus développée, plus bercée dans un nuage. Cela dit, ne pas en faire trop, il y a un petit quelque chose de "coquin" qui se cache derrière ce poème Grand Sourire