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Arbre

Le Temps des Rêves

Ceci est un extrait d'une nouvelle écrite il y a au moins un an! L'extrait est presque la fin. Pourquoi je ne vous mets que la fin? Et bien, c'est parce que c'est au niveau du style (forme) que je veux que vous commentiez. Bien sûr, je sais que certains ont beaucoup à faire et je ne m'attends pas à un commentaire ultra détaillé, mais si vous voyez une tournure de phrase boiteuse, dites-le moi, c'est pour ça que je pars ce topic.

EDIT: Voir plus loin dans la page puisque des modifications ont déjà été apportées. Bien sûr, si vous voyez des choses dans l'extrait qui clochait et qui sont des parties dont je n'ai pas reparlées même si je les ai modifiées, vous pouvez m'en parler!

Voici l'extrait :


La poursuite de mon destin

J’efface mes traces avant de me lancer dans une nouvelle poursuite. J’attraperai cet homme. Il ne m’échappera pas. Pas cette fois. Il est temps que cet ambulancier paie. Pour le traquer, je vogue de par le monde. Je sais que ce diable croit réparer ses crimes en sauvant des vies. Ce n’est pas suffisant. Aucun crime ne peut être amendé de cette manière. Pas avec moi qui représente la justice, pas avec lui qui est l’incarnation du mal. Ma chasse est longue, mais je finis par le repérer. Il marche dans la rue. Je le suis. La nuit est sombre. J’aperçois une ruelle où je lui tends une embuscade. Il ne se doute pas que je le guette. Je l’attrape. Je lui demande un renseignement et je lui dis que je suis perdue. Il ne s’attend pas à ce piège, car mon élégante tromperie a le goût de la surprise.

La corde lui enserre la gorge. Je le traîne au fond de la ruelle. Ensuite, je l’emmène à la forêt où je l’accroche à un arbre. Je m’assure de la solidité du nœud, et emballée, j’entends le craquement de sa nuque qui se brise. C’est ainsi, un autre suicidé rejoint les statistiques. Les loups sentiront son odeur. Je n’éprouve aucun regret. Cet homme méritait d’être dévoré sauvagement. Je m’enfuis pour ne pas subir le même sort, involontairement.

Qui sème le vent récolte la tempête (la fuite)

Ça y est, les loups ont trouvé le corps. La population, alertée, a avisé les policiers. Les policiers ont encerclé le périmètre. Ils enquêteront encore et encore, en vain. J’avais fait le nœud à l’envers. Quelle bêtise! J’ai déguerpi il y a longtemps, mais mon odeur est restée présente. Les chiens la hument. Les molosses me pourchassent. Je dois les semer. Je vais à la vitesse d’un étalon; je suis plus rapide que le couguar. Les chiens me flairent. Ils semblent désemparés. Ils veulent réussir leur rôle de cerbères. Ils reniflent différentes pistes qu’ils poursuivent. Ils ont repéré la mienne. Je dois m’enfuir plus promptement. Ils ne doivent pas m’attraper puisque leurs crocs me réduiraient en miettes. Je sais que je suis plus forte qu’eux, qu’eux tous réunis. Je flaire d’autres pistes dans lesquelles je m’efforce de camoufler mon odeur.

Pourtant, c’est agréable de fuir. Le sentiment de fuite accélère le rythme de mon cœur. C’est comme une évasion de mon propre corps. Une échappée qui évite de causer ma perte. Je fuis, je fuis. Je sens que les chiens ont abandonné la poursuite. Ne prenant pas de chance, je continue ma fugue, car je veux m’assurer de les avoir semés. Je sais désormais que mon obstination a porté fruit. J’ai atteint mon échappatoire. Plus rien ne peut me capturer. Plus rien ne peut m’attraper. Je peux perpétuer ma justice.

L’errance

Je suis en la personne de… Désolée, je viens d’accomplir mon destin. Encore une fois, je pars en constatant le décès. Je n’accorde pas de deuxième chance à mes proies puisque l’heure était venue de réaliser mon dessein. Personne ne m’arrêtera. Je rôderai toujours. Je rôderai à chaque heure. Je suis plus insidieuse que cette mort qui rôde. Je vagabonde. J’apprécie ce sentiment de liberté, ce sentiment de calme. Je peux errer sans fin dans ce monde. Je peux semer le doute dans mes poursuivants. Je libère toute cette fureur en moi, ce qui n’est que justice rendue. Je ne me fais pas prendre deux fois à mon jeu. J’erre en toute liberté.

Je décide des évènements en choisissant les prochaines rencontres. Je vogue, je navigue, j’entreprends encore toute une équipée. Je suis à la barre de ma destinée et de celle des gens. Je sens le vent qui caresse mon visage. Aucun frisson. Que de la joie! J’aime cette excursion, car j’ai l’impression de faire une simple balade. J’aime contrôler tous ces voyages en ce bas monde. Lentement, je poursuis ma randonnée.

Le temps file

Mon pèlerinage se poursuit. J’attends que viennent à moi mes victimes. J’adore cet intervalle qui redonne l’euphorie à l’accomplissement de mon œuvre. Le temps passe. Je ne fais que patienter. Je regarde toute cette beauté autour de moi, cette beauté qui jure avec tant de haine. Or, le temps n’estompe pas cette haine. Les victimes défilent et le temps file. Je croise plusieurs âmes en perdition. Elles espèrent leur paradis et ma bénédiction qui se fera attendre… toujours.

J’ai l’impression de suspendre le temps autour de moi et je sens la lente caresse du vent. Certains diraient que cette patience les rend fous, ce qui n’est pas mon cas. Je suis bien, extrêmement bien. Ce sursis de mon destin me comble. Des moments de solitude s’en viennent. Depuis toujours, j’attends après eux et je suis impatiente qu’ils arrivent.

L’hésitation

Cette attente me fait reprendre contact avec moi-même. Je suis paisible et pense à mes envies. Sont-elles les mêmes qu’au début de mon épopée? Oui; je veux terminer ce que j’ai commencé. Personne ne s’en sortira. Enfin, si j’y parviens. Il ne reste que ceux qui me cherchent sans cesse. Je ne fais qu’attendre. Malgré tout, je dois m’assurer de ne pas commettre d’erreur irréparable. Je déteste ce doute, ces erreurs possibles.

Je suis convaincue du bienfait de mes actions. Non, je m’interroge à nouveau. Qu’ai-je donc? Aurais-je des remords? Je me ressaisis et reprends confiance. J’ai encore une crainte qui est effacée par ma certitude de faire régner cette justice. Mon désir de droiture est plus forte que mon hésitation. J’hésite face à mes poursuivants. Mon inclinaison à la rectitude me convainc qu’ils doivent payer eux aussi. C’est mon souhait. Je ne retarde pas ce moment et je l’exécute aussitôt ma conviction retrouvée, sans aucune retenue.

Seule au monde

Je me sens seule au monde. Suis-je l’unique survivante? Ai-je accompli mon destin? Non; celui-ci n’est pas complet. Un élément me manque; un élément m’échappe totalement. Je dois poursuivre cette fuite incessante pour parachever ce qui fut commencé. Je dois trouver de l’aide. Étrange. C’est la première fois que j’en ressens le besoin, car j’ai exécuté tous ces meurtres sans aucune aide. Je sais que je continuerai mon œuvre tout comme je sais que mon heure viendra lorsque mon destin sera achevé. Je transpire. J’ignore ce qui se passe et me sens désemparée. Je suis le dernier ange sur Terre.



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