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Arbre

Le Temps des Rêves

J'ai toujours aimé la nuit.
Autant que d'autres la déteste.

Nuit câline ou nuit coquine,
Parfois sereine, parfois assassine...

Quand la ville endormie,
me laisse m'introduire dans ses rues,
désertées par le commun des mortels,
Je deviens un vampire,
en quête d'une victime,
consentant à partager,
ma triste éternité.

Quand les feux intérieurs,
qui consument mon poitrail, alimentent les passions
et grisent mon cerveau;
je rêves aux épousailles,
qui sans sommation,
finissent dans le caniveau...

Quand d'autres trouvent le repos,
dans le sommeil du juste,
j'arpente le bitume sous la brume.
je profite du silence
- si rare -
pour me perdre au fil des pensées,
mi amer - mi amusé.

Je n'ai pour guide que le bruit de mes pas, qui savent où aller, même quand je ne le sais pas...

L'harmonie du noir qui efface les aspérités, recouvre la crasse tout comme elle cache
les péchés et les secrets,
les remords et les regrets.

"C'est beau, une ville, la nuit !": l'écrin de mille lumières qui colorent les ombres jouant sur mon visage,
éclaire mon chemin à défaut d'illuminer ma vie, toujours à contretemps, toujours hors sujet...

J’ère, si seul, au milieu de cette multitude sous le joug de Morphée,
foule dormante qui semble avoir disparu,
mais me cerne dès le jour revenu.

C'est pourquoi je marche, comme on monte à l'assaut, vers mon lit douillet, qui lui ne m'a jamais trompé.
Je peux alors rêver à celle qui - un jour - hantera la nuit avec moi...