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Arbre

Le Temps des Rêves

Perdue dans les bois de l’innocence, elle marche vers son destin, pleine d’insouciance.
Point de mère-grand au bout du chemin, c’est la faim du méchant loup qui l’attend.
Ses lèvres ont la couleur de son chaperon : le rouge carmin du sang qui coulera à foison.
Le halo écarlate de sa chevelure, enflamme un cœur obscur, trop plein de désinvolture.
La cour que l’animal lui fait est vaine : des rivières pourpres coulent bientôt de ses veines.
Quand la passion mène de l’amour à la destruction, la contrition n’est d’aucun secours.

La Bête aura toujours raison de la Belle, qu’importe les oraisons ou les ritournelles.
Le bourreau ne peut aimer sa victime sans la détruire, la convoiter sans la faire souffrir.
Trop souvent, l’homme est un loup pour la femme, quand il la blesse de sa flamme.
A trop l’enlacer, il en viendra à l’étouffer. A trop la désirer, il finira par la dévorer.
Elle reposait sur un lit de roses immaculées, désormais souillées par le sombre assassin,
Quand ses crocs ont déchiré la si jolie gorge nacrée où il ne voulait déposer qu’un baiser.

Mais parfois, le noir canidé n’est qu’un naïf mastiff pris dans la nasse d’une chasseresse.
Même son palpitant brûlant n’est plus qu’un jouet entre les beaux doigts de la pécheresse.
Trop souvent, la femme est une louve pour l’homme, juste retour des choses, en somme…
A trop le manipuler, elle en viendra à le tromper. A trop l’accaparer, elle finira par le brimer:
Soumis à sa jalousie, captif de ses yeux venimeux, ivre du poison issu de son ardent buisson.
Quand elle sort ses canines, même le plus courageux des fauves n’échappera pas à l’abîme…