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Arbre

Le Temps des Rêves

Il me regardait, surpris. J’étais devenu un.
Pur.
Esprit.
C’est comme ça que ça a commencé, tout se tenait, j’étais bel et bien un pur esprit qui allait se battre contre lui-même. J’allais danser dans la lumière. Léger.

Je danse dans la lumière sémantique. Je suis une eau glacière, combattant de l’irréel, je danse dans le néant fondamental, ce n’est pas un délire morphinique, ce sont des années de travail, la recherche du vide, la libération syntaxique. Mes mots sont complexes, mes phrases chaloupent, ma vie était un livre, mal foutu, j’ai beaucoup raturé, reste désormais l’essentiel. Je suis pur comme le verbe premier, je suis bientôt. Mort. Les morts deviennent des étoiles puis se tiennent par la main, la mimine étoilée, elles sont là haut libres et libérées. Dans le ciel on ne se marche pas sur les pieds, ensemble mais séparés, pas de promiscuité, de l’intimité décente, de vieil Anglais. J’ai rejoint les déserts septentrionaux dégoutés que j’avais été par les populaces du sud, les marchés bondés, les vieux Chinois édentés. Je brille sur le fond noir, je suis une star tu es une star, ma vie était anonyme - maintenant je suis un anonyme étoilé.
La lave.
La glace.
La neige.

La légèreté.
La liberté.