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Arbre

Le Temps des Rêves



Le pays où s’étendent nos vertes prairies,
Dans l’herbe émeraude, l’Orne y fit son lit.
Que j’aime parfois m’enfoncer dans ses sous-bois,
Dans leur pénombre, réfléchir à mes émois.

En forêt, me balader sous les frondaisons,
Des feuilles de chêne, ressentir les frissons,
Quand sous mes pas, craque les aiguilles de pin,
Là où en songe j’aurais pu croiser Merlin.

Normandie über alles, querrida tierra.
Land of freedom, dans mon coeur toujours tu resteras.

Arpenter les plages assaillies par les pluies,
Embusqué dans tes bunkers, guetter l’ennemie
Devenu, depuis, fantômes évanescents,
Nos bourgs, martyrs des bombes, aussitôt renaissants.

Terre de larmes et de sang, prix de la victoire,

Tu as connu l’apocalypse avant l’espoir,
Quatre sombres années, la plongée dans le noir.
Aujourd'hui, du haut des remparts du château de Caen,
je peux contempler les derniers feux d’un soleil couchant.

Normandie über alles, douce nostalgie
Mi santa tierra, todo esta aqui !

L’archange Saint Michel veille sur la frontière,
Face aux fiers bretons, toujours gardiens du Coësnon,
Du haut de son îlot, sans peur défie la mer,
Les flots requins qui sans fin assaillent le mont.

Les chevaux galopent fièrement dans nos campagnes
Rappelant la monture de sir Lancelot,
Selon nos légendes, venu de la Bretagne,
Fuyant Mélusine, Morgane et Kaamelott.

O Normandie chérie,
Tu es mon saint Graal.
Mon refuge et ma patrie:
Pardonne cet humble récital.