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Arbre

Le Temps des Rêves

Note : la mise en page n'est pas ce qu'elle devrait être... je n'arrive pas à reconstituer sur le forum le tourbillon-chaos de mots qui est censé être de "Il y eut les cris" à "l'immensité de sa folie". Liane : tu me feras penser à t'envoyer le fichier .odt
La forme n'est plus là, espérons que le sens compense ^^
Note 2 : si ce texte doit être lu, je verrais bien, à l'endroit du tourbillon-chaos, plusieurs voix qui lisent en même temps mais en décalé les différentes parties de phrases. Créer un tourbillon sonore. Les mots se superposant (et se répétant au besoin). Au moins trois voix dirais-je... ^^

Au commencement était le souffle

Au commencement était le Souffle. Infime. Imperceptible. À la lisière de l'existence.
Au commencement était la Mer. Matrice des anges blancs. Écumante sous sa chaleur.
Il y eut une rencontre, commandée par Dieu ; elle n'avait pas de nom.

Les flots calmes.
L'air quasiment immobile.

Alors, intimement, leurs transparences se mêlèrent.
Le silence était d'or au milieu de l'Océan.
L'écume frémit à peine lorsque l'haleine du ciel vint lui dérober son énergie. C'était une caresse, la promesse d'un partage, d'une fusion d'où naitrait une force sans fin. Personne n'assista à cette union qui fut pourtant la naissance de ce que l'on nomme « Ouragan ». Seul le ciel, de son regard obscur, condamna cette alliance.

Il gronda.
Et l'Ouragan naquit.

L'air prit la consistance de l'écume. Il tourna sur lui-même.
Le ciel prit l'apparence des tempêtes. Il rugit sourdement.
Des écharpes de nuages. L'énergie était là. Vibrante. Vivante. Emplie de la tension née d'un effleurement de passion.
Le désordre était au bord du gouffre.
L'Ouragan était seul au monde. Mugissant dans l'écho de l'invisible.
L'Ouragan n'avait pas de nom. Vagissant contre le vide.

Il dansa longtemps dans l'immensité, valsant avec le vent.
Il tourbillonna au-dessus de sa mère aimante, de sa mer amante, au son amer de son attente.
Au-dessus des lames liquides. Il n'y avait que l'Océan impassible.
Et l'Ouragan valsait avec le vent, l'Alizé pour cavalière.
Au-dessus de l'âme aride. Il n'y avait que le désert et sa poussière.
Et l'Ouragan valsait avec le vent, l'Alizé pour cavalière.
Au contact d'un regard livide. Il se heurta à une conscience.
Il y eut un sanglot.

Puis ce fut le chaos

Il y eut les cris
Du vent
Des hOmmes
Des arbres
De la tôle froissée,
écrasée,
la cé rée
Déchiquetée Et HUrlante
De Tourmente à Mort
comme un EnfeR
dans le néAnt Hurle Hurle
Hurle Dans les entrailles du Vent.
Cris Sous les assauts

Violents. Noir OuraGan que fais-tu ?
Dans la Cendre du Ciel
Un chaton meurt sous une pierre
Des mAins s'agrippent


Ouragan quel est ton nom ?



Mais le vent N'offre aucun appui Il glisse, griffe, glace,
agrafe les tuiles dans les chairs. L'enfant hurle
Il perd le cOntrôle de ses pUlsions.
Et ce cri dans la ville
L'appel d'un innocent CouRs ! Ne t'arrête pAs.
L'air ne nous attend pas.
Hurle AGonise
Meurs Fuis. Écroule-toi.
Le monde se fissure

Et l'OurAgan, dans sa spleNdeur,
laboure les villes,
élague les champs
puis démolit les forêts dans l'immensité de sa folie.


Il perd le contrôle de sa propre force. Déjà, il oublie qu'il est né d'une chaleur, d'un effleurement, d'une caresse. Il se transforme, mugit et vocifère. Il crache des ponts, des maisons et des vieillards. Il mâche des pierres, des herbes et des corbillards. Il dévore le monde.
Un enfant pleure
Les arbres tombent
Les églises meurent
Les pagodes tanguent
Les tuiles volent dans le ciel noir
Un pêcheur, assis sur la plage, ne finira jamais de réparer son filet.
Un temple de pierre, du haut de ses millénaires – s'effondre et croule sous les rafales.

Puis ce fut le silence.
Celui de son œil mort au centre même de sa violence.