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Arbre

Le Temps des Rêves

Existe-t-il Poésie plus belle, plus folle, plus drôle, plus touchante et plus triste ?


C'était le plus beau film qu'il m'ait été donné de voir.

Et pas parce que l'on connait déjà l'histoire.
Mais parce que jamais, jamais, on n'aurait pu l'imaginer conter comme ça.

Et puis parce que les larmes ne sont jamais plus belles que lorsqu'elles ne coulent pas.


Et enfin parce que si j'avais cru deviner ou même imaginer ce qu'était l'amour et bien ce film m'a gentiment dit d'aller me rhabiller.





Et en prime avec la vidéo Youtube, ce poème d'Antoine POL, plus connu pour avoir été mis en musique par un certain Georges... Brassens bien sûr.



Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir