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Arbre

Le Temps des Rêves

Bon, ça fait longtemps que j'ai pas posté un nouveau truc... (et je suis certaine que ça vous a carrément manqué Cruel).
Shambhala

ADAMANTIN : Entretiens-moi de quelque chose, jeune femme à la pensée céleste. La dominance de la foi, toute puissante en ton corps, détruit les choses du monde qui limiteraient les mouvements de mon cœur. Je te veux dans mes bras, ce soir et peut-être si je le puis au creux du jour demain encore, quand la lumière s’effritera sur tes hanches nues jusqu’à se perdre dans les aphasies de nos langues. Je laisserai la folie saupoudrer nos visages marqués par la sérénité ; je danserai immobile les vibrations qui écorcheront ton âme là où notre amour a déjà pénétré. Oh, je t’en prie, regarde-moi que je puisse t’aimer…
SIDDHA : Attends. Ne te perds pas en prières inutiles, ou en volontés malades. Je te sens croyant et ferme, malgré les doutes que tu portes, même si toi-même tu espères intimement que je ne les entendrai pas. J’ai beau être celle que depuis toujours ton âme désire voir à nouveau s’incarner dans un objet extérieur digne d’amour, mais rien ne nous séparera plus, alors patiente, patiente que le jour vraiment se lève. Si tu m’aimes tant, c’est cette lumière-là que tu voudras voir briller sur moi.
ADAMANTIN : Je ne veux pas contenir le flot d’amour qui me consume. Qui me dit que ce n’est pas en te le donnant que la lumière pourra renaître ? Que je brûle au centre du monde, ou que ce soit mon génie qui m’entraîne là où même les plus pieux infinis s’égarent, oui, j’ai foi en moi, en toi et en nous, même si je perds pour toujours la force qui est la mienne si mon intuition n’est qu’une simple manifestation de ma passion dévorante. Le printemps doit fleurir ; regarde comme en cet instant ce sont les nuages qui possèdent le ciel, comme une sorte de non-saison a décidé de s’approprier l’atmosphère, au risque de nous faire chavirer en un dernier orage. Tu es loin de moi et la voûte pleure encore.
SIDDHA : Je te lis comme un authentique aventurier qui ne voit pas encore véritablement comme la distance qui nous sépare ne parle pas plus fort que nos âmes. L’évidence est là, pourtant. Nous dialoguons par la pensée au-delà des dimensions du monde, dans la dernière sphère que la conscience humaine délivre. Marque-moi de ton sceau, si c’est cela que tu veux, mais ne m’érige pas en idole éternelle : la pierre s’effrite toujours et finit par écraser ceux qui l’ont si longtemps contrainte à n’être qu’admirée. J’apprécie les beautés de ton corps et de ton âme plus que tu ne sembles l’imaginer, et c’est pour cela que je ne parlerai pas d’elles. Quand tu le sauras, quand tu sauras le lire ailleurs que dans la parole, alors même que je ne te dirai rien autrement que par mon absence ou par les yeux, tu te rendras compte enfin comme je t’appartiens, et comme la confiance que tu dois avoir en ton être est infinie et inextinguible.
ADAMANTIN : Et dire que je saurai respirer encore durant ces secondes qui nous séparent ; dire que cela ne me tuera point de dissocier mon corps du tien… S’il existe un lieu où la poésie respire encore, ton souffle l’expirera dans mes lèvres, et j’écrirai ton âme avec les différents langages des Hommes, pour leur montrer à quel point rien n’est plus vrai que ce qu’ils ne comprennent pas encore.
SIDDHA : Tu nous réaliseras en nous offrant à eux, comme une nouvelle parole révélée.
ADAMANTIN : Je nous vivrai dans le papier, ils nous vivront dans toute pensée.
SIDDHA : Et alors…
ADAMANTIN – SIDDHA : Alors nous saurons vivre l’amour qui nous porte, la vérité originelle, sans prendre garde à l’entremise de l’existence humaine.
ADAMANTIN : Toi…
SIDDHA : Toi…