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Arbre

Le Temps des Rêves

La première dimension, elle est au-delà de ta conscience.
Elle est notre pleine appartenance.
Brûlure d’argent s’émancipant de la société et des règles,
Se révélant dans l’aquaciel…


J'ai plongé dans tes abysses.
Ton âme était bleue.

J'ai plongé du haut de nulle part et je n'ai pas senti le contact de l'eau contre mon corps. Comme si l'espace n'existait plus, comme s'il n'y avait jamais eu de différence entre mon ciel et tes contrées marines.

C'était un bleu profond.
J'ai senti mon corps se dissoudre. C'était le silence, un silence incroyable. Les yeux fermés, j'ai vu mes atomes s'éloigner sans que leurs liaisons ne se brisent. Elles s'étiraient inlassablement vers la plénitude, se déformant au gré des courants, devenant filaments, ondulation translucide. Bientôt, il n'y eut plus rien de moi. Seul le bleu transparent de nos âmes.

C'était un bleu qui avait déjà absorbé toutes les couleurs du ciel.

Autour de ce qui avait été l'empreinte de mon corps, il y avait la constellation de l'Ange et ses étincelles vacillantes. Petit à petit, les astres remontaient à la surface. Ils retournaient au ciel, leur origine.

Quand le sable fut en paix, l'ange disparu et des millions de bulles lumineuses crépitaient sur ta peau bleutée.

Jusqu’à ce jour j’ai cru, du moins je crois avoir cru,
Qu’il n’y a pas d’infini au-delà des nuages qui pourrait être à mes yeux perceptible,
Puisque les univers ne sont jamais que le reflet du visage de l’Autre,
Et qu’ici toute altérité semblait avoir perdu sa couleur.
Je regarde et j’avance.
J’ai voulu quitter la mer par excès de splendeur,
Mais il n’y avait pas de réponse ailleurs !
Redis-le moi…
Ce que tu as vu en moi…

Dans les profondeurs, des lueurs étranges.
Des lueurs étranges de plus en plus fortes, de plus en plus vives, révélant le sable noir, les anémones aux reflets de pourpre et aux tentacules soyeuses, de plus en plus grandes, de plus en plus souples, des couleurs changeantes, ombrées de lumière et cette lumière cette lumière mon Dieu, cette lumière...
D'où venait-elle ?
D'où revenait-elle pour être gorgée de toutes ces substances, toute cette sève scarifiée de noirceur ?
Quel chemin avait-elle parcouru pour venir jusqu'à moi, de quels atomes infinis avait-elle écarté le voile pour atteindre sa propre vérité ?
Sa propre vérité.
Voilà ce qu'elle était.
Elle était l'incarnation de son essence ultime.

Et mon Dieu, qu'elle était belle.

Je te dirai une fois encore que l’élan vital et la poésie ne sont qu’une seule et même chose.
Les forces qui nous réveillent ont la beauté de nos âmes.
Universelles et singulières à la fois.

Débordons du monde.